Étiquette : polyamour

Décohérence

Aux échelles où la mécanique quantique s’applique, les états se superposent et, pour ainsi dire, tous les possibles coexistent. Un objet quantique est entièrement décrit par sa fonction d’onde Ψ, laquelle confère plusieurs valeurs aux quantités observables, comme la position ou l’énergie. Un photon n’est pas localisé : il est à plusieurs endroits à la fois. C’est l’interaction avec l’environnement qui seule provoque l’effondrement de la fonction d’onde et stabilise la particule dans un état précis. Les physiciens appellent ce phénomène la décohérence. Livrée à elle-même, la particule est pure puissance, comme la matière première du Stagirite : elle peut encore être tout, ou presque, et n’est donc encore rien en fait. Comme cet enfant qui se rêve astronaute, et pompier, et président de la République, et que la vie n’a pas encore projeté sur un seul choix.

Le jugement de Salomon, intuitions sur le polyamour

L’Ancien testament évoque, au premier livre des rois, une anecdote passée à la postérité, censée illustrer la grande sagesse de Salomon (1R 3.16-28). Alors que deux prostituées se disputaient la maternité d’un jeune bébé, sans que personne parvienne à démêler le vrai du faux, on demanda au souverain de trancher l’affaire. Constatant que chacune restait campée sur ses positions, il exigea qu’on lui apporte une épée afin de procéder à un partage équitable : couper en deux l’enfant pour en confier une moitié à chaque requérante. L’une accepta le partage (!), se disant probablement que si elle ne pouvait pas être la mère, autant que personne ne la soit ; l’autre, mue par son amour maternel authentique, préféra qu’on laisse l’enfant en vie, quitte à ce qu’elle en soit dépossédée. Salomon croit alors pouvoir juger sans erreur que la seconde femme est bien la mère, et il lui confie l’enfant.

Le tram végan : une critique

Les choix auxquels nous devons faire face dans la vie courante sont souvent ambivalents, qu’il s’agisse de mener une guerre pour se défendre d’un agresseur, ou de tester des molécules sur des êtres sensibles afin de mettre au point un médicament à même de préserver des millions d’autres vies. Ils ont des conséquences néfastes en même temps que positives : la guerre va mettre en péril des populations innocentes, mais elle est nécessaire pour en sauver d’autres ; et les essais cliniques vont faire souffrir animaux ou humains, même s’ils épargneront à terme souffrances et morts à d’autres. L’action bonne se présente rarement dans sa pureté, sans mélange ; souvent, il faut accepter de mauvais effets pour atteindre un but que l’on estime meilleur. Dès lors, comment distinguer une concession acceptable d’une autre qui ne le serait pas ? Peut-on tuer légitimement l’homme qui menace notre vie ? À quelles conditions ?

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén