Ce blog tombait en décrépitude, n’offrant plus rien à lire depuis quelques mois, mais je ne suis pas mort. Mieux, j’ai tenté de ranimer le cadavre. Nouveau design, plus soigné, plus serein. Et avec ce renouveau printanier fleurissent aussi des questions ; pour écrire quoi ? Pour qui ? Comment ? Questions existentielles du blogueur solitaire… Tout le temps, en effet, que je m’attelais à réhabiliter ce lieu, la question de savoir ce que je pourrai bien y écrire m’a hanté et me hante encore. Auparavant, je parlais beaucoup d’informatique, de logiciels libres et d’Ubuntu ; parfois, je publiais quelques billets aux considérations un peu plus générales, mais ils restaient rares. Aujourd’hui, je veux me réapproprier ce site, parler de ce que je veux, de ce qui me vient à l’esprit. Je veux pour nouveau principe de mon blog cette phrase de Jean-Paul Sartre : « Pour que l’événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu’on se mette à le raconter. »

Mais pourquoi diable parler de soi à la face du monde, sur Internet ? Car parler de tout et de n’importe quoi, c’est-à-dire en fait, parler de soi, n’intéresse sans doute pas grand monde. Qui plus est, cela pose un problème de vie privée, car tout ce qui s’écrit ici reste gravé, presque ad vitam æternam, dans le marbre du Net. Et pourtant, je me suis décidé à le faire. Non pas, bien sûr, à exposer en ineptes logorrhées les tribulations d’un adolescent ordinaire, mais bel et bien à parler de tout, à m’interroger sur l’ordinaire, à continuer de traiter le logiciel libre, à écrire, à raconter tout ce que j’aurai envie de raconter. Aucun thème, aucun sujet, uniquement le carnet de mes pensées ; le miroir, au fond, de mon esprit. Et tout cela en gardant constamment à l’esprit que malgré l’intimité de la pensée, ce qui sera publié ici pourra être lu par tous.

Je n’attends pas de succès, je ne cherche pas une quelconque popularité. Ce blog ne cherche pas à faire du trafic ; je n’ai pas de pub, je ne gagne rien à travers lui. Je le destine simplement à ceux qui voudront me lire, à des amis qui voudraient mieux me connaître, à des internautes qui tomberaient par hasard dessus au détour d’une navigation, à des utilisateurs de logiciels libres confrontés à un problème, … Car la question posée, ici, n’est autre que « pourquoi écrire ? »

Écrire pour aider, pour informer, évidemment. Mais aussi écrire pour garder une trace, écrire pour susciter l’écho, créer des liens, défendre. Et bien sûr, écrire pour soi-même, pour se connaître mieux et se faire mieux connaître (car au fond de tout acte, il y a toujours un petit brin d’égoïsme). Voilà les réponses que j’apporte à cette question, et qui me motivent à faire revivre cet espace que je veux, encore et toujours, et peut-être même, plus que jamais, espace de libertés.

Comme avant, l’ensemble de mes publications sont sous licence Creative Commons Paternité - Partage des Conditions Initiales à l’Identique 3.0 Unported, c’est-à-dire en moins barbare que tout un chacun est libre de reproduire et de diffuser mes articles, et même de les modifier, en respectant cependant deux principes : la paternité (il faut préciser que j’en suis l’auteur) et le partage des conditions initiales à l’identique (si vous modifiez un article, vous devez le diffuser sous une licence compatible ou similaire). Mes textes et tout ce qui en dérive seront donc toujours librement utilisables, grâce à cette deuxième condition. Je tiens à garantir cette liberté de mes textes. La culture est en effet pour moi comme la flamme d’une chandelle : elle peut allumer d’autres chandelles sans s’éteindre pour autant ; ce que je donne, je ne le perds pas, mais l’autre le gagne. C’est aussi pour cela que je publie sur Internet, pour apporter ma pierre, fut-elle ridicule, à l’édifice de la culture numérique et, in extenso, de la culture tout simplement. L’espace de liberté que se veut être ce site se caractérise aussi par la possibilité d’écrire des commentaires qui sont tous, hormis les spams, publiés instantanément, sans contrôle préalable ni censure postérieure, tant qu’ils ne tombent pas sous le coup de la loi. Mais les anciens billets le montrent déjà fort bien.

Voilà donc ma nouvelle philosophie de blogueur libre et solitaire. Elle se traduit dans ce nouveau thème, plus soigné, moins « technologique » aussi, qui met davantage l’écrit en valeur. Certains articles on été retirés, parce qu’ils ne me plaisaient pas. D’autres ont été légèrement modifiés pour s’adapter au nouveau thème. Mon aspiration à parler de tout me pose un dernier problème : que faire des catégories ? Je verrai, avec le temps, quel sort leur réserver. Mais le gros des travaux est fait, ces quelques arpents de Net dépoussiérés sont de nouveau prêts à m’abriter, et je suis de nouveau prêt à y écrire et à vous y accueillir. N’hésitez pas, d’ailleurs, à me signaler les éventuels problèmes que vous rencontriez ; la peinture est encore fraiche, il est tout à fait possible que subsistent quelques défauts.

À bientôt !